Tout ce que vous devez savoir sur les réseaux sociaux et les idols
Cela a déjà été dit des milliers de fois, mais les réseaux sociaux ont vraiment changé la donne. Dans ce numéro, nous avons parlé des origines des idols, de cette culture singulière des fans qui en a émergé et nous avons interviewé des légendes. Il est peut-être temps de parler de la façon dont les Zuckerberg du monde entier ont changé les choses pour l’idol de tous les jours.
Qu’est-ce qu’une idol ?
Lisez ces trois articles et vous comprendrez mieux :
À la recherche d’une idol : les origines de la culture des idols
En route vers le rang Divine des idols
Un jour dans la vie d’une idol Yumepedia
Quel est donc le rapport avec les réseaux sociaux ?
Le truc avec les réseaux sociaux, c’est qu’ils fournissent un accès, que ce soit de manière exclusive ou totalement publique. Et cela permet également de rééquilibrer la balance en ce qui concerne les gardien⋅ne⋅s. Alors, tu veux être une idol ? Poste une story sur Instagram ou un TikTok sur… TikTok ! Tu peux créer une base de followers et t’entraîner en même temps. Plus ! C’est aussi un excellent moyen de faire des recherches : rien ne décrit mieux le qualificatif « dévoué⋅e » que le fait de stalker tranquillement son idol préférée.
Image avec la permission de Johnny & Associates.
Attends, c’est qui les « gardien⋅ne⋅s » ?
Vous savez, les idols de la J-Pop semblent être partout au Japon ? Elles sont animatrices d’émissions de variétés, comédiennes, commentatrices d’émissions sportives et égéries. Cette approche multiple du divertissement est due au regretté Johnny Kitagawa, fondateur de la plus grande agence de talents de l’industrie japonaise du divertissement, Johnny & Associates. La nièce de Johnny a pris la présidence en 2019, mais l’un de ses nombreux héritages (outre le scandale des abus sexuels) a été de révolutionner la scène des idols en dominant la télévision japonaise. Johnny & Associates, alias le « gardien », a été le modèle des agences de talent occidentales (même avec cette étrange aversion pour les images).
Lol, ce sont des vampires ? Qui n’aime pas les photos ?
Johnny & Associates avait l’habitude de maintenir un règne très restrictif sur les images de leurs artistes. Les idols ont normalement la propriété de leur image, mais chez Johnny & Associates, l’agence possédait ces droits. Donc, si tu voulais une photo d’un⋅e artiste, tu devais aller directement chez Johnny. Cette règle a été suivie à l’extrême, même le site web de Johnny & Associates n’était pas autorisé à publier des photos de leurs artistes (ils ont opté pour une solution ingénieuse et peu coûteuse : utiliser la silhouettes des artistes).
Jusqu’en 2018, vous avez eu la chance soit de voir votre artiste préféré⋅e en personne, soit dans des endroits prédéfinis. Pourquoi 2018 ? ʅ(。◔‸◔。)ʃ C’est probablement parce que l’agence a finalement réalisé qu’elle n’avait pas d’autre choix que de devancer les réseaux sociaux (il semble assez stupide de devoir faire respecter des interdictions d’images à 12 ans). Mais soyons réalistes : il⋅elle⋅s ne sont pas si avancé⋅e⋅s que ça. Ce n’était qu’une interdiction partielle !
Image avec la permission de Tokyo Hive.
Du coup, les réseaux sociaux donnent aussi aux idols le contrôle de leur image ?
Oui, un peu, pas vraiment, peut-être. Les artistes de Johnny & Associates ne peuvent toujours pas avoir de comptes sur les réseaux sociaux et les comptes secrets sont sévèrement punis. Vous pouvez voir des images d’elleux sur Twitter et Facebook mais c’est vraiment parce que tous les médias ont des réseaux sociaux et donc vous pouvez y voir l’artiste. Mais il⋅elle⋅s peuvent largement utiliser le « Johnny’s Web », un site où les fans paient Johnny & Associates pour voir les idols de l’agence poster en ligne (les artistes ne sont cependant pas autorisé⋅e⋅s à parler aux fans).
Pour quiconque n’est pas un⋅e artiste Johnny & Associates, l’accès aux réseaux sociaux permet de discuter avec les fans. Les idols japonaises ont toujours été un peu plus proches physiquement de leurs fans. Les rencontres et les buppan (ventes d’objets) sont la norme, mais cela signifie aussi que vous devez être au Japon pour respirer le même air que votre oshi (idol préférée). Avec le changement climatique et les billets qui sont juste super chers, les réseaux sociaux sont un excellent moyen pour les idols d’offrir aux fans qui vivent sur différents continents, un moment privilégié. Partager les hauts et les bas de ses aventures est tellement important dans la carrière d’une idol que les réseaux sociaux sont en quelque sorte parfaits pour les idols en herbe.
OK, donne-moi des noms du coup !
Et bien, il y a des YouTubeur⋅euse⋅s comme Fuwa-chan, le girls band Cy8er…
Dis-m’en plus sur Fuwa-chan ? Elle a l’air marrante !
Et qu’elle l’est ! Fuwa-chan a posé pour Galaxxxy et Tokyo Girls Collection ! Un rapide coup d’œil sur son Instagram et vous êtes en plein trip acidulé. On peut lire en bio : « Why don’t you check my colorful instagram and my noisy YouTube? » (« Pourquoi ne pas aller voir mon Instagram coloré et mon YouTube bruyant »). Elle n’a pas peur de passer pour une idiote et FuwachanTV en est un bon exemple (tout est en japonais, mais elle est très amusante à regarder même si vous ne pouvez peut-être pas comprendre ce qu’elle dit) !
Écrit par Anna, traduit par Adèle.
Image présentée avec la permission de Gaijin Pot Blog.